Pollution durable des sols par la chlordécone aux Antilles : comment la gérer ?
2011
Cabidoche Y.M. | Jannoyer-Lesueur M. | Clermont Dauphin C. | Humbert G. | Lafont A. | Sansoulet J. | Laurent F. | Mahieu M. | Archimede H. | Cattan P. | Achard R. | Caron A. | Chabrier C.
La chlordécone, insecticide organochloré de synthèse, était utilisée dans les bananeraies antillaises avant 1993. Pourtant, elle contamine encore les ressources en eau, certaines denrées, et des organismes aquatiques. Très tôt, la recherche agronomique s'est mobilisée pour répondre aux questions posées pour la gestion de cette crise : Où sont les sols pollués? Est-ce une pollution durable ? La molécule est peu mobile. Des cartes de risques, fondées sur leur occupation rétrospective en bananeraies, aboutissent à 1/5e de la SAU polluée en Guadeloupe, 2/5e en Martinique. Les sols riches en matière organique retiennent fortement la chlordécone. Elle ne se dégrade pas dans les sols aérés, seules les eaux de percolation peuvent la dissiper. Sa persistance est donc longue, d'un à quelques siècles selon les sols. La dépollution artificielle n'est pas actuellement opérationnelle. Il faut donc gérer cette pollution. Pour réduire l'exposition de la population et la contamination des denrées, les agriculteurs doivent disposer de systèmes de culture et d'élevage compatibles avec les niveaux de chlordécone des sols, restés fertiles. Un outil est disponible, il prend en compte le niveau de pollution de la parcelle et la contamination des cultures: certaines sont très contaminées (tubercules), d'autres indemnes (fruits d'arbres, banane, ananas, tomate,...). (Résumé d'auteur)
اظهر المزيد [+] اقل [-]