Peut-on raconter une histoire rien qu'avec des odeurs ? La gageure de "Green Aria: A scent Opera"
2015
Domisseck, Sophie
L'odorat est souvent considéré comme un sens mineur et la parfumerie n'a pas (ou pas encore) accédé au cercle restreint des "Beaux-Arts". D'une part, la fugacité des odeurs semble incompatible avec la permanence d’un chef-d'oeuvre plastique ou littéraire. D'autre part, l’obligation d’une lente diffusion des molécules odorantes pose quelques problèmes purement techniques. Enfin, le manque de vocabulaire et d'éducation dans le domaineolfactif constitue un barrage culturel. C'est dire si le spectacle "Green Aria: A scent opera" donné en 2009 à New York et à Bilbao aux Musées Guggenheim peut paraître un défi à tous ces obstacles. C'est pourtant celui relevé par Christophe Laudamiel, grand parfumeur au parcours très original : évoquer une histoire dans l’obscurité et en moins d'un quart d'heure avec, comme seuls supports, de la musique et des odorants. Deux ans après cette performance, nous avons interviewé Christophe Laudamiel sur sa création et interrogé une dizaine de spectateurs sur leurs impressions. Nous relatons dans cet article l'accueil très favorable donné à cette expérience, qui non seulement supporte la possibilité d'un art olfactif, mais d'un art olfactif porteur de narration et d'émotion.
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