Ce numéro spécial de la revue Fruits, regroupe une partie des communications du colloque Technologie et Maîtrise de la qualité, de septembre 1995. Il passe en revue un ensemble d'informations sur les problèmes de qualité : gestion et contrôle de la qualité, certification des produits, analyse de la qualité, mesure et évaluation de la qualité. Une série d'articles traite de la qualité dans la filière des cultures maraîchères (oignon, pomme de terre, tomate) en Afrique de l'Ouest, à la Réunion et en Nouvelle Calédonie. Le dernier article aborde les problèmes spécifiques liés au développement de la filière des fleurs coupées en Martinique : circuits de commercialisation et qualité après récolte

Le concept de qualité a considérablement évolué au cours de la dernière décennie. Comment se concrétise cette évolution dans les secteurs agricoles et alimentaires où marchés et organisations sont étroitement imbriqués dans des ensembles économiques souvent dénommés, en France, "filières" ? Cette contribution montre d'abord que la notion de "maîtrise de la qualité totale" développée dans le champ de la gestion renouvelle en profondeur la question de la qualité dans l'agroalimentaire. Elle traite ensuite la qualité sous l'angle de l'analyse économique et montre que la question centrale est celle de garantie de la qualité. Eléments d'analyse théorique et d'études empiriques sont combinés autour de deux axes : la coordination entre acteurs économiques nécessaire à la maîtrise de la conformité des produits; la définition de la qualité des produits comme facteur d'avantage concurrentiel. La conclusion souligne l'importance croissante, pour l'agroalimentaire, de l'origine des produits comme norme de qualité. (Résumé d'auteur)

Le concept de la gestion totale de la qualité des productions horticoles est défini à partir de standards internationaux portant sur l'assurance de la qualité. La signification de la gestion de la qualité pour ce type de produits est donnée dans le contexte de la législation touchant le marché de l'horticulture en Europe, des tendances de la demande du consommateur et de la compétition du marché. Les activités récentes de l'Institut des ressources naturelles sont décrites. Elles visent à encourager la mise en place de systèmes d'assurance de la qualité des produits horticoles dont les besoins sont esquissés. Les difficultés rencontrées pour mettre en place ces systèmes sont discutées. Des suggestions sont faites pour définir le rôle que peuvent jouer les acteurs de la recherche et du développement en fournissant la base technique d'une assurance qualité pour les produits horticoles. (Résumé d'auteur)

Cet article analyse la concurrence entre vendeurs pour la négociation ou l'affichage du prix, dans un modèle de recherche avec information imparfaite sur la qualité. Si les prix sont négociés, la règle optimale de recherche des acheteurs hétérogènes est présentée : les acheteurs peuvent refuser la négociation. Si les prix sont affichés, le prix pour signaler la qualité haute peut être plus élevé que le coût marginal. De la détermination endogène de la règle d'échange, il résulte l'émergence des prix affichés pour les vendeurs de qualité haute et qualité basse.

Pour le consommateur, le concept de qualité est flou et subjectif : face à un choix, il a des attentes multiples, liées à la fois à des facteurs personnels, au contexte, et à l'expérience qu'il a du produit. D'autre part, lorsqu'elles consomment un produit alimentaire, les personnes évaluent la qualité de ce produit ; cette qualité perçue dépend elle aussi de nombreux facteurs personnels, liés au contexte et à l'expérience. Qualité et confiance du consommateur semblent d'autre part liées par des relations complexes ; le concept de confiance pourrait donc être utile à la compréhension de l'étude de la qualité perçue par le consommateur. L'objectif est de proposer un cadre conceptuel permettant de mieux comprendre les relations entre qualité et confiance du consommateur.

Une demarche regionale de valorisation et d'amelioration de la qualite necessite de bien connaitre l'elaboration de la production, les potentialites qualitatives locales et les causes possibles d'une eventuelle degradation de la qualite. Pour les productions fruitieres, il est propose, pour conduire une telle demarche et etablir le cahier des charges, de s'appuyer sur un schema d'elaboration de la production et sur une analyse de la variabilite de la qualite de la production observee sur la region. La methode proposee est presentee et les resultats obtenus le sont sur le cas de la peche Label rouge de la Drome

L'etude presente differentes methodes d'evaluation de la qualite biologique des cours d'eau et leur application a un cas concret. On cherche a etablir une correspondance entre ces methodes quant a la definition de la qualite biologique des eaux. Les sites d'application choisis montrent une grande difference de qualite qui est traduite par chacun des indices. Par contre, l'etude a mis en evidence que, pour un site donne, la qualite biologique des eaux determinee grace a ces methodes n'est pas la meme. Ainsi, certaines methodes surevaluent cette qualite. Des hypotheses sont emises quant aux causes de cette difference. Deux techniques d'echantillonnage ont ete testees: echantillonnage au filet surber et utilisation des colonisateurs

La production française d'agrumes est représentée essentiellement par la clémentine de Corse. Des évolutions récentes au niveau communautaire ont servi de révélateur à une situation de crise. Dans ce contexte nouveau, la qualité est apparue comme un enjeu économique pour la profession et scientifique pour la recherche. Ces préoccupations partagées ont conduit à constituer, en février 1994, un groupe de travail Inra-Cirad qui a permis d'associer d'autres partenaires, professionnels et administratifs, de la filière. Le premier objectif a été d'analyser comment est élaborée la qualité du fruit tout au long de la filière, en identifiant les niveaux de variabilité. Cette phase de diagnostic a conduit à formuler un programme de recherches intégrant les différents niveaux d'organisation où la qualité est gérée, ainsi que différentes approches disciplinaires de recherche. La démarche qualité proposée semble susceptible d'être validée sur d'autres productions dont la spécificité se référerait à une origine géographique. (Résumé d'auteur)

Cet article se propose d'évaluer de manière comparative différentes politiques de régulation de la qualité au sein d'un duopole international différencié. Les auteurs analysent un modèle de différenciation verticale des produits où l'industrie oligopolistique se compose de deux firmes, situées chacune dans un pays. Tous les consommateurs potentiels sont situés dans un même pays dont le gouvernement intervient de manière stratégique en décidant soit de subventionner le coût de production dépendant de la qualité de la firme nationale, soit en imposant une norme minimale de qualité que les deux entreprises doivent respecter. Ces deux instruments sont couramment utilisés dans la pratique et tendent à avoir des effets très différents sur la concurrence en qualité et en prix sur le marché. Les effets sur le bien-être et sur les profits des entreprises sont analysés dans ce cadre selon que le concurrent étranger produit ou non la basse qualité disponible sur le marché. Les auteurs comparent également l'équilibre obtenu avec celui qui prévaut en l'absence d'intervention de la part du gouvernement. Enfin, ils caractérisent la politique optimale combinant les deux instruments norme et subvention.

A partir d'enquêtes menées sur la chaîne de commercialisation de la banane plantain au Cameroun, certains paramètres ont pu être suivis : évolution du poids et qualité des régimes en fonction de la durée et des conditions de stockage. Le rendement, la qualité et la valeur commerciale des productions augmentent avec l'allongement de l'intervalle floraison-coupe, tandis que la durée de vie verte diminue. L'utilisation du froid pourrait présenter un intérêt pour les circuits de vente à longue distance des bananes plantains de meilleure qualité. (Résumé d'auteur)