Deauville : création et développement urbain
2012
Didier Hébert
Née de l'engouement de l'aristocratie du début du XIXe siècle pour les bains de mer venus d'Angleterre et de la découverte de son site par des artistes à partir de 1825, la station de Trouville projeta sous le Second Empire de s'étendre sur les terrains inexploités de Deauville, sur la rive opposée de la Touques. Ces derniers furent acquis en 1859 par le docteur Olliffe qui y fonda sa propre station, mettant un terme aux rêves d'extension de Trouville. Associant à son entreprise le duc de Morny, chef de file d'un puissant groupe de banquiers parisiens, il donna naissance à un projet séparatiste ayant pour but la spéculation foncière et la recherche du profit. Pour assurer le succès de leur opération, les promoteurs fondèrent la station sur un programme double : création d'un lieu de villégiature qui soit également un carrefour commercial doté d'infrastructures portuaires et ferroviaires. Ils confièrent l'élaboration spatiale de la future cité à l'architecte parisien Desle-François Breney. Adepte des principes haussmanniens, celui-ci s'efforça de concevoir une organisation territoriale distincte, par son ordonnancement, de la cité de Trouville. Partiellement exécuté, le plan du Second Empire est encore visible, malgré les percées réalisées à la fin du XIXe siècle, les extensions successives et la formation d'une zone de lais de mer qui offre à Deauville un front de mer singulier.<br>During the nineteenth century, the success of Trouville, with its reputation founded on the novel practices of therapeutic sea bathing, gave rise to the development of seaside resorts all along France’s Channel coast. Their creation was based on speculative initiatives which followed a similar general pattern: the purchase of real estate by a private speculator and the creation of a development company charged with dividing the land into parcels and commercialising the individual building plots. This company was also responsible for the layout of the resort’s streets and for building its public seaside facilities. This process of appropriation of the Channel coast, notably on the maritime edge of Normandy’s Pays d’Auge, was particularly dynamic during the middle of the century, with the creation of Cabourg in 1854 (under the impulsion of the Paris lawyer Henri Durand), Villers-sur-Mer in 1856 (at the initiative of the architect Félix Pigeory), Houlgate in 1858 (under the direction of the architect Jacques Baumier) and Deauville the following year.
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