L’effet de l’agriculture biologique sur les colonies d’abeilles domestiques
2017
Wintermantel, Dimitry | Odoux, Jean Francois | Bretagnolle, Vincent
English. Abstract Modern farming has been implicated in both biodiversity losses and pollinator declines. Organic farming was shown to increase species richness. It is well established that insect pollinators, such as wild bees, benefit largely from organic farming. Several aspects of organic farming might be beneficial to bees. For instance, bees might benefit from the ban of synthetic pesticides through fewer poisonings and through increased and continuous weed diversity. Differences in crop choice and the amount of semi-natural elements might also be responsible for differences in bee population performances. However it remains unclear whether the most important crop pollinator – the European honeybee – profits from organic farming. Honeybees may respond differently to organic farming due to their distinct foraging behavior. They forage over larger distances and keep larger food reserves in their hives. This may make them less susceptible to spatial and temporal shortages in flower availability. In contrast to wild bees, honeybees forage also more intensively on mass-flowering oilseed crops that are not commonly grown in organic farmland. Nevertheless, honeybees also depend on a wide variety of flowers. In particular during the critical dearth period between the blooms of rapeseed and sunflower, where pollen demands are maximal while resources are minimal, honeybees may benefit from more abundant floral resources in organic farmland. In order to identify effects of the farming practice on honeybee colonies, we monitored both the performance of colonies and the land use in their surroundings. Since 2008, 50 colonies were placed each year in 10 different locations within a 450 km2 large Long Term Research site of which the land cover and the agricultural management practice was recorded twice per year. Food reserves, brood production and adult population size of these colonies, were recorded every two weeks during the beekeeping season. This enabled us to assess, (i) how honeybee colonies respond to organic farming, (ii) at what spatial scale responses are the greatest and (iii) what proportion of organic farmland in the landscape is required to observe an effect on honeybee colony performance. We observed positive effects of organic farming during the dearth period. At this period, particularly the honey reserves were larger in colonies exposed to organic farmland. This positive association could be seen at various spatial scales, but most strongly at a large one (>2000 m).
Show more [+] Less [-]French. L'agriculture moderne est impliquée dans la baisse de la biodiversité et des pollinisateurs. Il a été montré que l'agriculture biologique augmente le nombre d’espèces dans l’environnement. Il est également bien établi que les insectes pollinisateurs et les abeilles sauvages en particulier, bénéficient largement de l'agriculture biologique, dont plusieurs aspects pourraient leur être bénéfiques. A ce titre, les abeilles mellifères par exemple, pourraient bénéficier de l'absence de pesticides synthétiques, épargnées par les empoisonnements mais aussi bénéficiant de l'augmentation de la diversité et la densité des adventices des plantes cultivées. Les différences de choix des cultures et la quantité d'éléments semi-naturels pourraient également être responsables de variations de performances dans les populations d’abeilles. Toutefois, le bénéfice de l’agriculture biologique sur l’abeille mellifère, le plus important pollinisateur des cultures, n’est pas encore très clair.. Elles peuvent réagir différemment des abeilles sauvages en raison de leur comportement alimentaire distinct. Les abeilles mellifères se nourrissent sur de plus grandes distances et emmagasinent de plus grandes réserves de nourriture dans leurs ruches, ca qui peut aussi les rendre moins vulnérables aux pénuries spatiales et temporelles dans la disponibilité des fleurs. Contrairement aux abeilles sauvages, les abeilles butinent aussi plus intensément dans les cultures oléagineuses, lesquelles sont justement moins cultivées dans les systèmes de culture biologique. Néanmoins, les abeilles visitent également une grande variété de fleurs, en particulier pendant la période de disette entre la floraison de colza et de tournesol. A ce moment où les demandes de pollen sont maximales pendant que les ressources sont minimes, les colonies pourraient bénéficier de ressources florales plus abondantes et plus régulières dans les champs en culture biologique. Afin d'identifier les effets de la pratique de l'agriculture sur les colonies d'abeilles, nous avons suivi les performances de colonies et l’assolement autour des ruches. Depuis 2008, 50 colonies ont été placés chaque année dans 10 emplacements différents au sein d'un grand site de recherche au long terme de 450 km2, dont l’assolement général et les localisations des parcelles biologiques ont été enregistrées chaque année. Les réserves alimentaires, la production de couvain et la taille de la population adulte de ces colonies ont été documentées toutes les deux semaines pendant la saison apicole. Cela nous a permis d'évaluer, (i) comment les colonies d’abeilles répondent à l'agriculture biologique, (ii) à quelle échelle spatiale les réponses sont les plus fortes, et (iii) quelle est la proportion de champs en culture biologiques dans le paysage nécessaire pour observer un effet sur les performances des colonies d'abeilles. Nous avons effectivement observé des effets positifs de l'agriculture biologique au cours de la période de disette. A cette époque, les réserves de miel en particulier étaient plus importantes dans les colonies à proximité de cultures biologiques . Cette association positive peut être vérifiée à différentes échelles spatiales, mais est plus fortement visible au-delà de 2000m.
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Bibliographic information
This bibliographic record has been provided by Institut national de la recherche agronomique