Influence of connectivity and its dynamics on current diversity patterns of expressed and potential woodland plant communities | Influence de la connectivité et de sa dynamique sur les patrons de diversité actuels des communautés végétales boisées exprimées et potentielles

French. L’intensification agricole lors de la seconde moitié du 20ème siècle a contribué à la perte de connectivité des habitats semi-naturels. Certaines études ont tenté d’évaluer l’impact de la connectivité passée et présente sur les communautés végétales boisées au sein des paysages agricoles. Toutefois, la majorité d’entre elles n’ont pas pris en compte la dynamique de connectivité dans le temps. De plus, la plupart de ces études se sont focalisées sur les communautés exprimées (couvert végétal) en négligeant la réponse des communautés potentielles (banque de graines). Cette étude a pour objectif d’analyser l’influence de la connectivité passée, présente et sa dynamique sur les patrons de diversité actuels des communautés végétales boisées exprimées et potentielles. Au sein de la Zone Atelier Armorique (Bretagne, France), 25 bois ont été étudiés au niveau du couvert végétal et de la banque de graines du sol (méthode d’émergence, i.e. germination des graines sous serre). La connectivité de ces bois a été évaluée pour différentes dates (1952, 1974, 1985, 2000, 2006 et 2016) par le biais de méthodes de modélisation issues de la théorie des circuits. La dynamique de connectivité a été caractérisée par la magnitude et la variabilité des changements temporels de connectivité. Nous avons démontré l’absence de réponse des communautés exprimées à la connectivité. En revanche, la diversité des communautés potentielles est influencée positivement par la connectivité passée, présente ainsi que par la variabilité des changements de connectivité. Une approche fonctionnelle a ensuite permis de mettre en évidence des réponses différentes à ces paramètres selon la spécialisation et la persistance des espèces issues de la banque de graines. La diversité des espèces spécialistes ainsi que la diversité et l’abondance relative des espèces persistantes sont favorisées par la connectivité et sa dynamique alors que les espèces généralistes et transitoires (faible durée de vie des graines dans le sol) ne sont pas impactées. Ces résultats permettent donc de mieux appréhender les réponses des plantes à la perte de connectivité et ainsi d’évaluer plus justement l’état de conservation de leur habitat.