Gouvernance des espaces ouverts périurbains : de la concertation à la gestion intégrée d'une ressource territoriale ? | Governance of peri-urban open spaces: from dialogue to an integrated resource management?

French. Les politiques d'aménagement et de développement des régions urbaines portent des enjeux essentiels, économiques et résidentiels. Or ces régions urbaines, de plus en plus vastes, intègrent toujours plus d'espaces non urbanisés remettant ainsi en cause le concept européen de la ville compacte (Secchi, 2002). Le constat est double. D'une part les espaces agricoles y sont d'importance représentant 41% de la superficie agricole utilisée SAU française (Agreste, 2002). Si les agriculteurs comme agents économiques ont, au titre de leurs intérêts individuels ou comme groupes socioprofessionnels organisés, de moins en moins de poids dans le développement économique et l'emploi des régions urbaines, l'agriculture, comme activité, continue à tenir une place importante dans l'aménagement. Elle est en effet liée aux fonctions environnementales qui lui sont attribuées dans les projets urbains et aux négociations menées par les représentants professionnels agricoles dans l'élaboration des schémas directeurs ou la construction d'intercommunalités. C'est donc au titre de nouvelles fonctionnalités que l'agriculture est appelée. D'autre part; la question agricole échappe à la seule profession, investie par d'autres acteurs de l'aménagement et du développement, pour lesquels l'activité économique cède le pas à l'instrument dans le projet urbain. Cette multiplicité d'acteurs interroge alors le modèle de cogestion des questions agricoles qui se met en place et les échelles de celle-ci. En particulier elle appelle à de nouvelles revendications des collectivités territoriales à intervenir face à de nouveaux enjeux agricoles. Cela pose la question des régulations mises en place dans un contexte de concurrence sur les usages et les destinations, questionnant les dispositifs de sa gouvernance, ses modalités et ses outils. Au regard d'études menées dans le cadre de projets urbains ( et illustrée par le cas de la région urbaine de Grenoble) cette communication analysera les temps de la mise en ½uvre d'une gouvernance des espaces ouverts, agricoles mais également naturels. Deux temps seront ainsi distingués. Le premier qualifié de « gouvernance programmatique » s'organise autour d'une métropolisation des discours à l'échelle de la région urbaine mais aussi des intercommunalités, construite sur une demande urbaine de nature et de maintien d'un cadre de vie de qualité. C'est en effet au titre de son rôle dans la gestion de l'espace que l'agriculture participe aux débats locaux, que ses représentants sont reconnus comme des interlocuteurs importants des aménageurs et que, sur cette base, ils peuvent présenter et défendre un projet de maintien et de développement économique de leur activité. Le second temps est celui du passage à une gouvernance plus concrète, plus difficile, cristallisant l'interpénétration croissante des problématiques : la régulation des affectations foncières à l'échelle communale, la réalité des dynamiques sectorielles, les identités éclatées du métier d'agriculteurs aujourd'hui autant d'éléments de décryptage de l'agriculture et des agriculteurs périurbains qui questionnent la recherche d'outils et de démarches de gouvernance de cette multifonctionnalité. Ces deux temps de la gouvernance et leur articulation posent la question de la forme de gestion intégrée des espaces ouverts vers laquelle les régions urbaines tendent.