Analyse statistique de la qualité bactériologique des rejets d'ANC
2020
Falipou, Eva | Boutin, Catherine
French. Cette étude porte sur l’évaluation de la qualité bactériologique des eaux usées traitées par desinstallations d’ANC en conditions réelles de fonctionnement. Elle s’appuie sur des résultats recueillissur les deux paramètres Escherichia coli et entérocoques simultanément au suivi in situ des installationsd’ANC réalisé entre 2011 et 2016 (Boutin et al., 2017).Le travail réalisé a porté sur un échantillon de données bactériologiques varié (113 mesures pour E. coliet 95 pour entérocoques), avec des résultats provenant de 53 installations, âgées en moyenne de3,2 ans et chargées en moyenne à 58 %, réparties sur 7 départements. Les dispositifs représentés,tous agréés à l’exception du filtre à sable drainé pour lequel on dispose d’un prélèvement seulement,sont au nombre de 18 sur les 33 que comptait l’étude in situ. Le nombre de données par dispositifslimite l’interprétation individuelle à 9 dispositifs, tous agréés.On rappelle que les installations étudiées ne sont le reflet que d’une partie du parc national d’ANC. Uneextrapolation des résultats à la totalité du parc national, en l’absence d’une connaissance fine desdispositifs installés dans celui-ci, est totalement impossible.Les résultats globaux concernant les rejets traduisent une grande variabilité des mesures avec desvaleurs allant de 38 UFC/100 mL pour E. coli et 60 UFC/100 mL pour les entérocoques à respectivement7.106 et 5.105 UFC/100 mL. Les médianes obtenues s’élèvent à 2.104 UFC/100 mL pour E. coli et5.103 UFC/100 mL pour les entérocoques.Ces valeurs montrent des ordres de grandeur comparables à ceux traditionnellement observés aprèsun traitement par boues activées en assainissement collectif (soit 104 à 105 UFC/100 mL pour lescoliformes totaux). Sachant qu’une eau résiduaire urbaine classique contient une concentration encoliformes totaux de l’ordre de 109 UFC/100 mL (Boutin et al., 2009), il est possible, en absence decalcul des abattements, d’affirmer que 80 % des concentrations mesurées (inférieures à105 UFC/100 mL) sont largement inférieures à la concentration des eaux à traiter.En assainissement collectif, ce sont des dispositifs de traitement complémentaire1 par hygiénisation quipermettent d’assurer la protection requise en zone sensible d’un point de vue sanitaire (baignade,conchyliculture, pêche à pied, captage). En ANC, c’est l’obligation règlementaire de l’infiltration à laparcelle qui limite les contacts avec les eaux traitées et assure la protection des personnes. Cette étude,qui signale le danger sanitaire des rejets des quelques dispositifs agréés étudiés, souligne le bienfondéde la règlementation portant sur la nécessité, sauf démonstration technique à l’appui, de l’évacuationdu rejet dans le sol. Il apparait pourtant que 70 % des installations étudiées rejettent leurs eaux traitéesen milieu superficiel. En absence de justification de ce choix et sans étude complémentaire, il n'est paspossible de savoir sur quel(s) levier(s) il serait possible d'agir pour obtenir l'infiltration souhaitée.L’analyse des données montre une absence de corrélation entre les concentrations des paramètresbactériologiques et les concentrations en matières en suspension. Ce résultat est surprenant et signifieque les bactéries sont principalement présentes sous forme libre dans les eaux. Un lien avec lesparamètres azotés a été relevé, interprété comme une corrélation indirecte liée fonctionnement généraldes dispositifs. On constate que, si une installation fournit une classe de qualité des effluents traitésjugée médiocre, alors elle présentera également de mauvais résultats au niveau des paramètresbactériologiques. Une bonne classe de qualité chimique est nécessaire, bien que non suffisante, àl’obtention de bons résultats bactériologiques.Les deux paramètres E. coli et entérocoques réagissent différemment selon les dispositifs de traitement.Ce constat, auquel s’ajoute un effectif de données restreint pour une forte variabilité de résultats, inciteà la plus grande prudence vis-à-vis d’une interprétation, hors contexte de cette étude, de la qualité derejet de chaque dispositif présentée dans le rapport. Les différences de comportement observées pourles deux paramètres seraient également à considérer dans l’hypothèse de l’établissement de seuilsréglementaires ou de valeurs repères.
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Bibliographic information
This bibliographic record has been provided by Institut national de la recherche agronomique