Biodiversity and the technicisation of wildlife monitoring | Biodiversité et technicisation du suivi des animaux sauvages

[Departement_IRSTEA]Territoires [TR1_IRSTEA]DTAM

National audience

English. The concept of biodiversity has benefited from a growing recognition since the mid 1980s and has justified the resort to more and more sophisticated techniques to monitor and manage wildlife. This paper seeks to highlight the consequences of this evolution on our knowledge of wild animals and our relationships to them. It draws on field surveys recently carried out in the French Alps, concerning new monitoring devices used for wild species, among which wolves. We will see that wildlife monitoring is based on specific techniques and that these techniques face limits due in particular to the remarkable capacity of wild animals to vanish. We will then suggest how the different techniques used influence the relationships between humans and animals, depending notably on their bigger or smaller physical proximity. Finally, we will point to the varied reactions to the new techniques used to monitor wild animals. As far as we are concerned, our aim is not to criticize these techniques. It is, rather, to show that they create ways of combining new knowledge and new actors, human and non human, while others go to the background.

French. La notion de biodiversité a connu depuis le milieu des années 1980 un grand succès, justifiant le recours croissant à des techniques sophistiquées pour étudier et traiter l'ensemble du vivant. Ce texte tente d'éclairer les conséquences de cette évolution sur ce que nous savons des animaux sauvages et sur les relations que nous établissons avec eux. Il s'appuie sur des enquêtes de terrain récemment menées dans les Alpes françaises, qui ont porté sur de nouveaux dispositifs de suivi de plusieurs espèces, dont les loups. Nous verrons que des techniques spécifiques de suivi de la faune sauvage ont été mises au point, qui se heurtent à des limites, liées notamment à la capacité des animaux à s'évanouir dans la nature. Nous suggérerons ensuite comment les différentes techniques utilisées influent sur les relations entre hommes et animaux, en fonction notamment de leur plus ou moins grande proximité physique. Nous pointerons pour finir les réactions contrastées suscitées par l'utilisation de techniques électroniques et informatiques modernes pour suivre les animaux sauvages. Plutôt que de porter un jugement critique sur cette tendance, il s'agira bien, pour nous, de montrer que l'expérimentation de nouvelles pratiques suscite l'agencement de collectifs inédits, où se mêlent de nouveaux savoirs et de nouveaux acteurs, humains et non humains, tandis que d'autres passent au second plan.