La vache nourrice : un substitut maternel pour les veaux ?
2024
Aigueperse, Nadège | Messager, Laurine | Mialon, Marie-Madeleine | Brunet, Laurent | Hellec, Florence | Boivin, Xavier | Unité Mixte de Recherche sur les Herbivores - UMR 1213 (UMRH) ; VetAgro Sup - Institut national d'enseignement supérieur et de recherche en alimentation, santé animale, sciences agronomiques et de l'environnement (VAS)-Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE) | Agro-Systèmes Territoires Ressources Mirecourt (ASTER Mirecourt) ; Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE) | Financé par le méta-programme SANBA | INRAE
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Show more [+] Less [-]French. Un veau de race laitière est le plus souvent séparé de sa mère dès la naissance et élevé en allaitement artificiel, ce qui questionne son bien-être. Dans le même temps, certaines vaches ont des problèmes sanitaires les rendant impropres à la production de lait commercialisable. Dans certaines exploitations et en fonction de leur tempérament, elles peuvent être utilisées par l’éleveur comme nourrice pour ces veaux. Cette pratique20diminue la charge de travail et les coûts, évite à ces vaches la réforme et pourrait favoriser le bien-être du veau. Pourtant, peu d’études se sont intéressées à cette pratique du point de vue de la relation « mère » - jeune et de la capacité des veaux et des vaches à développer des liens préférentiels hors processus habituel de développement. En 2021, 25 velles (âgées de 5 à 10 jours) ont été adoptées par 9 vaches nourrices (2 ou 3 velles/nourrice) sur le dispositif expérimental d’INRAE ASTER à Mirecourt (88). Ces animaux ont été suivis jusqu’au sevrage à 9 mois (sur 3 sessions en mai, août et novembre), via des observations au pâturage avec mesures de distance nourrice-velle (à raison de 2h d’observation matin et soir sur 4 jours, avec des SCAN toutes les 6 minutes sur la première et la dernière session) et des tests de choix (les velles pouvant choisir de s’approcher ou non de leur nourrice ou d’une autre nourrice connue du troupeau, chaque phase de test se terminant par la disparition de leur nourrice). Une évaluation globale du bien-être a également été réalisée à différentes périodes-pour les velles et les nourrices avec l’outil Welfare Quality®. Lors des observations au pâturage et quel que soit leur âge, les velles ont été enregistrées plus souvent proches de leur nourrice que le hasard par rapport aux autres vaches (p< 0,01). Lors des tests de préférence, les velles expriment une préférence très forte pour leur nourrice (Sessions 1 & 2 : p< 0,005 ; Session 3 : p=0,05) et elles vocalisent plus (p< 0,01) lorsque leur nourrice disparait. Du point de vue bien-être/santé, aucun problème majeur n’est apparu hormis une chute de la note d’état corporel des nourrices. Les velles et leur nourrice semblent donc créer un lien préférentiel, qui perdure dans le temps. Ces vaches nourrices pourraient donc prendre un statut de substitut maternel. Des études complémentaires seront à mener sur le développement comportemental des velles et sur la perception de celles-ci par leur nourrice dès l’adoption ainsi que sur le suivi de l’état corporel des nourrices pour s’assurer que ce type de conduite n’altère pas leur bien-être et leur santé.
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