MUG_OBS_LIGUTRE cruise,Téthys II R/V
2015
HELLO Yann
Bien que les deux tiers de la surface de la Terre soient recouverts par les océans, l'observation de ce milieu reste le plus souvent limitée dans le temps, sous forme de campagnes ou d'opérations océanographiques courtes (quelques semaines à quelques mois). La communauté scientifique et en particulier la communauté des sciences de la Terre a pris conscience de cette lacune d'observation et s'est lancée dans le développement de plateformes d'observations sous-marines pérennes (Neptune au Canada, EMSO en Europe, etc.). Toutefois ces plateformes nécessitent des moyens très lourds et très onéreux, en particulier parce qu'elles s'appuient généralement sur un réseau câblé permettant le transfert des données en temps réel et la mise à disposition d'énergie au fond de l'océan. C'est par exemple en France le cas du Télescope à Neutrino Antarès au large de Porquerolles sur lequel plusieurs capteurs environnementaux sont installés, dont un sismomètre large bande temps réel (http://antares.in2p3.fr/Environment/sismology.html) (Deschamps et al., 2008; Leon et al., 2011). Des études ont été conduites, en particulier lors de l'ANR MOGLI (resp. scientifique P. Charvis) pour le développement de solutions légères moins onéreuses (Valdy et al., 2007) mais aucune solution de ce type n'a pour l'instant été développée. Aujourd'hui l'unique alternative au sismomètre câblé est le sismomètre fond de mer portable encore nommé OBS (Ocean Bottom Seismometer) qui est déployé pour une période de quelques mois à un an et enregistre en continu les trois composantes vélocimétriques (sismomètre) et la pression (hydrophone) (Charvis and Hello, 2005). Si l'on souhaite réaliser l'observation sur une période plus longue, comme cela a été fait par notre équipe aux Antilles où nous avons enregistré la sismicité sur une période de 5 ans (Laigle et al., 2013b) ou en Équateur, on réalise des déploiements successifs. Cette approche présente plusieurs inconvénients majeurs : le coût élevé des déploiements successifs (mobilisation récurrente du personnel et des moyens à la mer) et le fait que le couplage, l'orientation et même la position exacte de la station change à l'installation. Nous avons donc imaginé une station fond de mer permettant d'enregistrer plusieurs capteurs géophysiques sur une période plus longue, typiquement 3 ans. Toutefois, pour des déploiements aussi longs il est indispensable de pouvoir récupérer les données à intervalles réguliers afin en particulier de s'assurer que la station fonctionne toujours et permettre le traitement et la valorisation des données.Le projet nommé MUGOBS, pour Multiparameter Geophysical Ocean Bottom System, est un système de mesures multicapteurs, autonome, largué depuis la surface et posé au fond de la mer. Il est utilisable par grande profondeur et capable d'effectuer des mesures et de les envoyer en surface, périodiquement à l'aide de navettes largables sans avoir à déplacer la station de mesure sous-marine. Cette approche originale permet de réduire les temps d'interventions de déploiement et de récupération des données du système de mesures, et d'assurer un couplage du capteur avec le sol le plus homogène possible durant toute la phase d'acquisition des mesures. La durée opérationnelle du système de mesures MUGOBS est prévue pour 3 ans, par 6000 m de fond, avec une cadence de récupération des données amenés en surface par des navettes, tous les 6 mois. En fin d'opération, la station largue son lest pour remonter en surface afin d'être récupérée par le navire support. Le projet de rattachement est ANR-Prima.
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