Le stress chez l'abeille domestique (<em>Apis mellifera</em>) : analyse des modifications physiologiques et comportementales
2017
Bordier, Célia
French. L'abeille domestique (<em>Apis mellifera</em>) a un rôle majeur dans les écosystèmes naturels et agronomiques mais est exposée à un nombre croissant de pressions environnementales (nouveaux parasites, xénobiotiques, variations climatiques et malnutrition). Dans ce contexte, la compréhension des phénomènes impliqués dans les réponses au stress ainsi que leurs coûts associés devient cruciale pour mieux appréhender l'impact de ces pressions sur les abeilles. L'émergence d'un stress perturbe généralement l'homéostasie de l'organisme qui doit mettre en place une cascade d'adaptations physiologiques et comportementales pour le surmonter.Cependant, du fait de son mode de vie social, il est raisonnable de penser que les réponses vont se faire dans l'intérêt du groupe et non plus seulement dans l'intérêt de l'individu. Afin de caractériser les réponses au stress et de déterminer leur spécificité en fonction de la nature du stimulus (xénobiotiques, immunitaire, thermique, social), j'ai adopté une approche multidisciplinaire en ciblant l'identification des modifications<em> i)</em> physiologiques associées à la division du travail, <em>ii)</em> du métabolisme énergétique et<em> iii)</em> comportementales. J'ai démontré que quel que soit leur rôle social (nourrice, gardienne, butineuse), les abeilles répondent de la même manière à un stress donné, si celui-ci est écologiquement pertinent (hyperthermie et stress immunitaire mais pas xénobiotique). Une tendance à la diminution des ressources énergétiques a également été observée suite à un stress suggérant une modification des performances comportementales. Afin de vérifier cela, je me suis concentrée sur l'activité de butinage ; le vol chez les insectes étant un des processus physiologiques les plus coûteux du règne animal. Une altération des performances de butinage a été mise en évidence chez les abeilles soumises à un stress immunitaire avec une réorientation des préférences de butinage au dépens du pollen, plus coûteux à collecter et moins riche en ressource énergétique que le nectar ; ceci probablement pour pallier au coût énergétique du stress.En revanche, en réponse à une hyperthermie, une augmentation de l'activité de butinage a été observée mais sans engendrer un coût supplémentaire au niveau des ressources collectées. Ces résultats sont discutés à la lumière du coût énergétique du stress et des conséquences potentielles sur les performances des abeilles, qui <em>in fine</em> pourrait perturber l'homéostasie énergétique de la colonie.
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Bibliographic information
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