Etude au niveau des chloroplastes de modalités d'expression de la résistance des Triticinees au pietin-verse

Ultrastructural, biochemical and physiological changes induced in chloroplasts from various susceptible or resistant lines of Triticineae, after infection with Cercosporella herpotrichoides Fron, the eyespot disease agent, were investigated. One line of susceptible bread wheat (Triticum aestivum L.) « Moisson », two resistant lines « VPM » and « Roazon », issued from crossing between (Aegilops ventricosa x Triticum persicum) x Marne3 and (« VPM » x « Moisson ») respectively, and one line of Aegilops ventricosa Tausch (« Vent 11 ») were studied. Chloroplasts were isolated from the first leaf of plants at an early stage of infection, 3 to 4 weeks after inoculation. No significant difference in plastid ultrastructure could be detected for all lines after infection. On the other hand, changes were observed in the chlorophyll and polar lipid contents of these organelles. The amounts of these components decreased in the susceptible line « Moisson » but increased in the 3 resistant lines, mainly in the line « Roazon ». The photosynthetic activity of chloroplasts, measured by oxygen evolution in the light, was affected by the disease only in resistant lines. The photochemical activity was lower for « VPM » line and higher for « Roazon » and « Vent 11 ». A slight resistance of plastids to DCMU could also be detected for all lines. This original property was either inhibited for « Roazon » and « Moisson », or stimulated for « VPM » and « Vent 11 », after infection. These results suggest a polygenic resistance of Triticineae to eyespot disease.

L’ultrastructure, la composition biochimique et l’activité physiologique des chloroplastes de diverses lignées de Triticinées sensibles et résistantes sont comparées après infection par Cercosporella herpotrichoïdes Fron, agent du piétin-verse. Quatre lignées de Triticinées sont choisies d’après leur niveau de résistance à la maladie : une lignée de blé tendre sensible « Moisson » (Triticum aestivum L.), 2 lignées résistantes « VPM» et « Roazon », issues respectivement du croisement (Aegilops ventricosa x Triticum persicum) x Marne3 et de (« VPM » x « Moisson »), et une lignée Aegilops ventricosa n° 11 (« Vent 11 ») qui présente le plus haut niveau de résistance connu chez les Triticinées. Les chloroplastes sont extraits de la 1 ère feuille des plantules, à un stade précoce de l’infection, soit 3 à 4 semaines après l’inoculation. L’analyse biométrique des données ultrastructurales ne révèle aucune différence dans l’organisation membranaire intraplastidiale chez les diverses lignées, après infection par C. herpotrichoïdes. Par contre, des différences notables sont décelées, simultanément, dans les teneurs en chlorophylles et en lipides polaires de ces organites. En effet, ces teneurs sont réduites chez la lignée « Moisson » et augmentées chez les lignées résistantes. Ces changements sont particulièrement spectaculaires pour « Roazon ». L’activité photosynthétique des chloroplastes, mesurée par le dégagement d’oxygène à la lumière, n’est affectée par la maladie que chez les lignées résistantes : le rendement photosynthétique baisse chez « VPM» alors qu’il augmente chez « Roazon » et « Vent 11 ». Une légère résistance des chloroplastes au DCMU (3-(3,4 dichlorophényl 1,1-diméthylurée) a été détectée chez toutes les lignées. Cette résistance naturelle est modifiée au cours de la pathogenèse : elle est, soit inhibée chez « Roazon » et « Moisson », soit stimulée chez « VPM » et « Vent 11 ». La diversité des réponses observées selon le niveau de résistance des plantes confirme l’existence d’une résistance polygénique au piétin-verse chez les Triticinées.