Fertilisation azotée des prairies et nutrition des vaches laitières. Conséquences sur les rejets d'azote
2000
Peyraud, Jean-Louis
La nouvelle réglementation européenne et la prise en compte des effets négatifs des systèmes de production intensifs sur l’environnement peuvent motiver une réduction de la fertilisation azotée des prairies. L’objectif de cette revue bibliographique est de quantifier les conséquences d’une plus faible fertilisation azotée des prairies sur la nutrition des vaches laitières. A même âge de repousses, la réduction de la fertilisation azotée tend à diminuer la digestibilité de la matière organique (MO) de 0,02 point, mais les sites de la digestion de cette MO et leur part respective ne sont pas modifiés. Malgré une teneur en matières azotées totales (MAT) plus faible sur prairies peu fertilisées, la quantité d’azote non ammoniacal entrant dans l’intestin n’est diminuée que de 5 % environ. En effet, l’efficacité des synthèses microbiennes n’est pas affectée par la réduction de fertilisation azotée tandis que la dégradation ruminale des protéines est un peu diminuée. La réduction de la fertilisation azotée peut donc réduire la valeur énergétique de 0,02 à 0,04 UFL/kg MS et la valeur PDIE de 5 à 12 g/kg MS. Cet effet modéré peut être attribué au fait que la réduction de la teneur en MAT est compensée par un accroissement proportionnel de la teneur en sucres solubles, totalement digestibles et qui constituent une source d’énergie disponible pour la protéosynthèse ruminale. En revanche, la teneur en parois végétales n’est pas modifiée par la fertilisation azotée. En moyenne, la fertilisation azotée n’a pas d’effet sur les quantités de MS volontairement ingérées par l’animal à l’auge. Mais, au pâturage, l’ingestion peut être limitée si la réduction de fertilisation altère la préhensibilité de l’herbe du fait d’une réduction importante de la biomasse de feuilles vertes par hectare. La réduction de la fertilisation azotée des prairies est un moyen efficace pour réduire les rejets azotés des vaches laitières. Les conséquences possibles sur la nutrition des vaches laitières sont finalement discutées.
Show more [+] Less [-]The changes in agricultural policy and the increased concern about the effects of intensive production sq-stems on the natural environment may lead to a reduction in the levels of nitrogen (N) fertilisation on grassland. The aim of this review is to quantify the consequences of lowering N fertilisation on dairy cow nutrition. For grass species harvested at the same age of regrowth, a reduction in N fertilisation leads to a 0.02 unit decrease in organic matter (OM) digestibility, but the site of OM digestion is unaffected. Despite a much lower crude protein (CP) content in poorly fertilised grass, the amount of non-ammonia nitrogen entering the intestine is decreased by only about 5 % since the efficiency of microbial protein synthesis is unaffected. The rumen degradability of CP is, however, slightly decreased. Reducing N fertilisation could reduce NEL by 0,3 MJ kg(-1) DM and Metabolisable Protein (MP) by 5 to 12 g kg(-1) DM. These moderate effects can be attributed to the fact that any decrease in CP content Is compensated for by an increase In water-soluble carbohydrates, which are completely digestible and provide a readily available source of energy for ruminal proteosynthesis. Conversely, cell wall content remains unchanged. On the average, N fertilisation has no effect on the quantity of dry matter voluntarily ingested by stall-feeding animals, but herbage intake at grazing may be reduced since low amounts of N fertilisation might reduce the ease of prehension of herbage by reducing the green leaf mass per unit area. Lowering the levels of N fertilisation would appear to be an efficient means of reducing N loss in ruminants. The possible consequences on dairy cow nutrition are discussed.
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Bibliographic information
This bibliographic record has been provided by Institut national de la recherche agronomique