Planter des arbres au Kenya
1989
Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
En Afrique, le Kenya est le pays où l'on plante le plus d'arbres. Selon une étude menée en 1983, quatre exploitations agricoles sur cinq ont planté des arbres ces douze derniers mois et, aujourd'hui, deux sur cinq ont leur propre pépinière. Le schéma de développement de la foresterie au Kenya est très simple et, peut être appliqué sans problème aux autres pays d'Afrique. C'est en 1971 que le ministère des Eaux et Forêts kenyan a lancé un projet de reforestation rurale. Dans ce projet, il était prévu d'affecter une personne tout spécialement chargée de conseiller les responsables des pépinières soit nationales, soit villageoises. En 1975, un programme de conservation des sols a fait suite au premier projet de foresterie : celui-ci portait essentiellement sur la plantation d'arbres le long des terrasses. En 1979, la création d'un ministère de l'Energie visait à réduire les pénuries en bois de feu. Au début des années 80, la présidence elle-même a donné des directives afin que chaque bureau, organisme officiel et école ait une pépinière ainsi qu'une parcelle agro forestière. En 1985, un fonds international de l'arbre a été institué par le gouvernement pour encourager les plantations. En 1983, en une seule semaine, trois millions d'arbres ont été plantés. A tous ces efforts gouvernementaux s'est ajouté le travail de plus de 60 organisations volontaires ou non gouvernementales, qui assuraient aussi la promotion de l'arbre. Mais si aujourd'hui le Kenya a un rôle prédominant dans le domaine forestier, c'est surtout grâce au travail des kenyans eux-mêmes. Planter des arbres est devenu une passion nationale comme deux initiatives dans ce domaine le prouvent. En 1968, Stepen Wanje achetait 4 acres 1/2 sur un terrain pentu et érodé de l'ouest du pays. Sous l'oeil moqueur de ses voisins, il a construit des terrasses, puis planté des arbres. Aujourd'hui, il est tout à fait autosuffisant pour ses besoins en bois de feu et bois d'oeuvre. Son exploitation est exemplaire par son fonctionnement. Dans les arbres, il a mis des ruches et dans le bas fond, sont installés quatre étangs de pisciculture. Sur une des prairies, il a fait pousser de la bonne herbe pour nourrir ses dix vaches. Leur fumier sert d'engrais et alimente une unité de biogaz qui satisfait les besoins énergétiques de chauffage et d'électricité de la famille. Boaz Mukati, autre fermier kenyan, a fait pousser, lui, des eucalyptus sur une parcelle d'un hectare dont la pente est à plus de 60°. C'est une région où il pleut énormément et où les arbres poussent de 10 mètres par an. Ils peuvent être taillés tous les deux ans. Ainsi, Mukati vend 1500 arbres chaque année, principalement pour fabriquer des perches. Cela lui procure un revenu supérieur à celui de n'importe quel ouvrier. Texte adapté et traduit de 'The greening of Africa'avec la permission de l'auteur, Paul Harrison.
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