Freins et motivations pour une protection durable vignoble | Freins et motivations pour une protection durable vignoble: Retour sur deux Focus Groups dans le cadre du projet RENOVATE

International audience

Francés. Le projet européen Renovate (https://renovateproject.eu - Horizon GA n° 101134024) vise à développer un outil numérique de formation et d’information sur la protection durable des cultures pérennes. Le projet regroupe quatorze partenaires de huit pays représentés par des académiques/chercheurs, des conseillers, des représentants de coopérative et des autorités locales qui collaborent avec deux entreprises spécialisées dans le développement d’outils numériques comme des applications professionnelles ou des jeux sérieux. Six groupes de discussion ciblés (Focus Groups) ont été constitués en Belgique, France, Espagne, Italie, Pologne et Portugal. Ces groupes d’environ vingt-cinq personnes par pays sont composés d’agriculteurs, de conseillers agricoles, d’enseignants, d’organisme de formation, de chercheurs, des constructeurs de pulvérisateurs et de fournisseurs de solutions phytosanitaires, des représentants de l’état. Le présent résumé vise à présenter un retour d’expérience sur deux focus groups qui ont été réalisés en France sur le thème de la viticulture et co-organisés avec les Unités Expérimentales viticoles INRAE de Villenave d’Ornon et de Gruissan. Ces deux sites ont été choisis car ils correspondent à des contextes viticoles différents et leur implication régionale respective a permis de constituer des panels diversifiés et complémentaires avec notamment des correspondants du réseau Dephy et des formateurs Certiphyto. D’un point de vue méthodologique, les deux focus groups ont travaillé sur la base d’une douzaine de fiches élaborées dans le cadre du projet Renovate et traitant de thèmes assez variés d’ordre général (adoption de pratiques durables, de la gestion intégrée, de l’agriculture biologique…) ou plus spécifiques (gestion de la dose de produit, gestion de la dérive, pratiques en matière de santé et de sécurité des opérateurs…). A la fin de la première session des focus group, les participants cochent les outils déjà existants (développés dans le cadre des projets européens financés sur la thématique depuis 15 ans). Chaque fiche comporte 3 types de questionnements i) quels sont les freins techniques, économiques ou organisationnels qui limitent l’adoption de pratiques durables ? ii) quels sont les contraintes réglementaires ? et iii) quelles informations et quels bénéfices pourraient être apportés par un outil numérique pour faciliter l’adoption et la mise en conformité des pratiques. Pour ce faire, les participants ont travaillé généralement par binôme en utilisant des post-it. La discussion a permis de poser un certain nombre de constats. Premièrement, des lacunes ont été identifiés dans la formation Certiphyto avec souvent peu d’information technique sur les moyens d’applications, la définition et le réglage pratique de la dose (choix des buses, choix de la pression, connaissance du volume d’application, …). Si toutes les personnes participant au focus group n’ont pas les mêmes niveaux d’expertise et de connaissances sur les sujets présentés, les viticulteurs n’expriment pas le même besoin et/ou envie de connaissances. De plus, l’adoption des nouvelles technologies demandent du temps d’investissement, de formation.Deuxièmement, il est globalement constaté un manque de connaissance des bonnes pratiques agricoles et de la réglementation ; ou que leur mise en œuvre génère des contraintes trop importantes. En général, les participants souhaitent que les agriculteurs soient plus accompagnés et pour certains d’entre-eux plus contrôlés pour que les bonnes pratiques soient respectées.Enfin, de nombreuses initiatives existent déjà pour informer les agriculteurs (Ecophyto PIC, réseaux Déphy, Phytéis, MSA, …) mais toutes ces sources d’information restent dispersées, souvent méconnues par toutes les parties prenantes, par manque de temps et de persévérance. Bien souvent, un appel au conseiller de chambre d’agriculture, au conseiller en protection phytosanitaire, au constructeur ou son concessionnaire reste un réflexe pour une réponse rapide. D’une manière générale, les participants souhaitent que les outils développés dans le cadre des projets européens soient accessibles aux conseillers, formateurs, et agriculteurs ; tout en rapportant que cela n’est pas un besoin de tous les agriculteurs. Mais les formateurs qui doivent prendre du temps pour actualiser leurs connaissances, ne connaissent pas tous les outils disponibles. Dans les deux groupes sondés, les participants connaissent entre zéro et cinq des trente outils développés/cités dans le cadre des projets européens.La présentation développera ces premières informations synthétiques et présentera la base de l’application envisagée sous la forme ludique et interactive.