INFLUENCES DES REGIMES DE CIRCULATIONS ATMOSPHERIQUES SUR LE CLIMAT EN LAPONIE SUEDOISE, PERCEPTION DES VARIABILITES CLIMATIQUES PAR LES ELEVEURS DE RENNES SAAMI

français. Les précipitations neigeuses et les températures hivernales en Laponie sont importantes pour la pérennité des cheptels de rennes via l’apport en pâtures (lichen Cladonia rangiferina L.). On cherche à mesurer les relations existant entre les variations des régimes océan-atmosphère (NAO : Oscillation Nord-Atlantique ; AO : Oscillation Arctique ; 1950-2013, NOAA) et des données climatiques (températures, précipitations, station météorologique d’Abisko, 68°21’N, 18°49’E ; 1950-2013). Les modèles statistiques en climatologie ont été recoupés avec une série d’entretiens qualifiant les années pastorales de la fin des années 80 à la fin des années 2000, auprès d’éleveurs de rennes Saami. Cette validation qualitative nous permettra ultérieurement de mesurer l’impact des perturbations stochastiques via un estimateur de volumes lichéniques par télédétection (Falldorf et al., 2014). Le coefficient de corrélation entre indice hivernal d’Oscillation Arctique et températures moyennes d’hiver (décembre-janvier-février) est de l’ordre de 0.692 (p<0.0001). Pour l’Oscillation Nord-Atlantique, le coefficient de corrélation est de de 0.498 (p<0.0001) entre NAO hivernale et températures hivernales. Les précipitations hivernales sont le mieux corrélées avec l’indice hivernal d’Oscillation Arctique (0.506 ; p<0.0001). La littérature scientifique considère souvent l’Oscillation Nord-Atlantique en tant que composante de l’Oscillation Arctique (Ambaum et al., 2001), nous permettant de considérer la figure 1 sur la qualification d’années pastorales par les éleveurs Saamis. La figure 1 constitue un premier essai de modélisation des relations entre températures d’hiver et AO hivernale. Les données de températures utilisées sont brutes (la tendance historique n’a pas été ôtée). Les cercles verts et rouges indiquent les années qualifiées par les Saamis de Kautokeino (Lappland, Norvège), de « bonnes » et « mauvaises » années en termes d’accès aux ressources hivernales de lichen sous la couche de neige. Ces données ont été recueillies par M. Roué, A. De Palaminy et S. Roturier (MNHN). On remarque que les bonnes années sont principalement situées à l’intérieur des bornes de l’intervalle de confiance du modèle, tandis que les mauvaises années sont situées en dehors de cet intervalle (sauf exceptions). Les années exceptionnellement mauvaises pour les Saami (1997, 2000) sont généralement exceptionnelles pour le modèle statistique. Ces premiers résultats, s’ils doivent être affinés, nous permettraient néanmoins de sélectionner des « années-type » applicables en télédétection pour un suivi de la couverture lichénique (Falldorf et al., 2014).