Effets de la réduction de la durée de la période sèche ou de son omission sur les performances des vaches laitières
Rémond, B. | Kérouanton, J. | Brocard, V.
La politique des quotas laitiers a profondément changé le contexte économique de la production laitière, permettant aux éleveurs de se préoccuper davantage qu’auparavant de la facilité de conduite du troupeau et des risques sanitaires. Pour cela, la réduction de la durée de la période sèche, pouvant aller jusqu’à son omission, suscite un intérêt particulier. Cet article fait le point sur les conséquences de cette conduite. La réduction de la durée de la période sèche à partir de la durée standard de 6 à 8 semaines diminue la quantité de lait sécrétée au cours de la lactation suivante : d’environ 10 % pour une période sèche de 1 mois et d’un peu plus de 20 % lorsque la période sèche est omise. La forme de la courbe de lactation n’est pas modifiée. En tenant compte du lait produit en plus en fin de gestation, la réduction de quantité de lait sécrétée est inférieure à 5 % et un peu supérieure à 10 %, respectivement. La réduction de la durée de la période sèche accroît les teneurs du lait en protéines et en matières grasses pendant l’ensemble de la lactation, de sorte que la sécrétion de matière utile est moins diminuée que celle de lait. Pendant la fin de la gestation, le lait s’enrichit aussi en constituants a priori peu favorables à sa qualité (acides gras libres, immunoglobulines, plasmine et plasminogène, lipase), de façon accélérée au fur et à mesure que le vêlage approche. La forte diminution de la production laitière ne semble pas s’accompagner, du moins au cours des premières semaines de lactation, d’une réduction de la capacité d’ingestion des animaux. Leur bilan énergétique s’améliore donc fortement : les vaches perdent moins de poids en début de lactation ou n’en perdent pas du tout, et le nombre d’incidents d’origine nutritionnelle et métabolique diminue. Le raccourcissement de la période sèche, et surtout son omission, tendent à accroître le nombre de cellules somatiques dans le lait, du moins en l’absence actuelle de traitement sanitaire des mamelles adapté à cette conduite. La réduction de la durée de la période sèche pourrait permettre -cela reste à étudier- d’alimenter les vaches modernes, fortes productrices de lait, avec des régimes plus riches en fourrages qu’ils ne le sont actuellement, sans risques sanitaires accrus.
Показать больше [+] Меньше [-]The milk quota policy has profoundly changed the economic context of dairy farming. Dairy farmers have now the possibility to focus more than before on factors such as ease of herd management and health conditions. As a result this idea of reducing or even omitting the dry period is attracting particular interest. This article summarizes some of the consequences of this management style.Reducing the length of the dry period below the standard 6-8 weeks decreases the amount of milk secreted in the following lactation. This decrease is about 10 % after a dry period of 1 month and slightly more than 20 % after a complete omission of the dry period. The shape of the lactation curve, however, is not modified. When the additional quantity of milk produced during the extended milking period is taken into account, the actual decrease in the volume of the milk secreted over the entire lactation is less than 5 % or slightly more than 10 % for the above conditions, respectively. A reduction in the length of the dry period increases the levels of protein and fat contents in the milk over the entire lactation period, to such an extent that their amount in the milk decrease less than the overall milk volume itself. At the end of pregnancy the milk becomes richer in components that are detrimental to its quality (free fatty acids, immunoglobulins, plasmin and plasminogen, lipase). This tendency increases as the calving date approaches. The large decrease in milk production does not seem to be accompanied, at least during the first weeks of lactation, by a reduction in the ingestive capacity of the animals. This maintained level of food intake and the reduction of milk secretion improve dramatically cows' energy balance. The cows lose less weight during early lactation, or may even not lose any weight at all, and the incidence of nutritional and metabolic disorders decreases. A reduction in the length of the dry period and certainly its omission, tend to increase the number of somatic cells in the milk, if no specific treatment is applied. It may be, although this remains to be tested, that reducing the length of the dry period will make it possible to feed modern, high milk producing cows with diets that are richer in forage than those currently in use, without inducing the usual concurrent health risks.
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Эту запись предоставил Institut national de la recherche agronomique