Limites administratives et frontières au sein des savanes d'Afrique centrale
2001
Magrin, Géraud
Les espaces de savanes où travaille le PRASAC s'étendent : - sur 3 provinces au Nord Cameroun (l'ensemble de la province du Nord, la plus grande partie de l'Extrême-Nord, et la partie nord de l'Adamaoua), - sur 8 préfectures au Tchad (4 préfectures entières, Logone occidental et oriental, Tandjilé, Moyen Chari) et 4 parties de préfectures, un ensemble de sous-préfectures peuplées au sud du Mayo-Kébbi d'une part, et d'autre part les sous-préfectures les plus méridionales des 3 préfectures sahélo-soudaniennes du Chah Baguirmi, du Guéra et du Salamat), - sur 9 préfectures en République centrafricaine. La logique de l'écorégionalité qui a présidé à la définition de cet espace du PRASAC amène ainsi à transcender à la fois les frontières nationales, mais aussi certains découpages internes courants à l'intérieur de chacun des États concernés. Les sous-préfectures tchadiennes de Melfi (Guéra), Haraze Mangué (Salamat) ou Bousso (Chari Baguirmi) doivent à leur passé cotonnier et à leur climat sub-soudanien d'être associées aux savanes d'Afrique centrale prises en compte par le PRASAC, alors même qu'elles n'appartiennent pas à l'entité méridionale clairement identifiée au Tchad ("Ie Sud"). Celle-ci repose notamment sur des considérations géopolitiques, de part et d'autre de la ligne de l'islam majoritaire. De même, au Cameroun, le nord de la province de l'Extrême Nord, au climat nettement sahélien et sans culture cotonnière, n'a pas été retenu, alors que les secteurs de l'Adamaoua récemment ouverts à cette culture ont été associés. En RCA, ces mêmes données biogéographiques et culturales expliquent l'aire considérée, même si l'agrégation de la préfecture très peu peuplée et largement forestière de Vakaga, au nord-est, de même que celle de la région de Bangui, à l'extrême sud, ne sont pas exemptes d'ambiguïté. On relève ainsi que Bangui constitue la seule capitale d'État intégrée à l'espace PRASAC, quand le Nord Cameroun et le Sud Tchad présentent au contraire, loin de leurs capitales nationales respectives, des réseaux urbains linéaires, bi ou tripolaires. (Résumé d'auteur)
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