L'anthracnose du bananier : de nouvelles voies de lutte

L'anthracnose des fruits est une grave maladie de conservation des bananes. Une thèse vient d'être soutenue sur cette maladie. Les résultats obtenus ont de multiples applications et permettent d'envisager la lutte contre l'anthracnose du bananier sous un autre jour, à différents niveaux de la filière. Il est ainsi envisageable, après une période de validation, d'exclure le recours à la lutte chimique après la récolte, ce qui permettrait de répondre aux exigences de la demande. Au niveau de la parcelle de production, si l'élimination des feuilles mortes est une pratique déjà recommandée et généralement utilisée, ce sont surtout les pièces florales, ainsi que la bractée inférieure du régime, qu'il faut éliminer au champ. Au niveau des mûrisseries, d'importantes quantités d'éthylène sont aujourd'hui utilisées (1 000 ppm) pour déclencher la maturation des fruits. Ces conditions sont tout à fait propices à un développement accéléré du pathogène. Il convient de reconsidérer ces pratiques (dose d'éthylène, température de maturation), d'autant plus que la crise climactérique peut être déclenchée par de faibles doses d'éthylène, de l'ordre de 1 ppm. La technique de révélation des infections quiescentes mise au point au cours de ce travail permet d'estimer, sans contrainte majeure, les niveaux de contamination de fruits âgés seulement de 4 semaines, et constitue donc un système de prévision des risques. Cette technique, qui devra être validée en grandeur réelle, devrait permettre ainsi de mettre en oeuvre une lutte plus raisonnée, en ayant recours à la lutte chimique après récolte uniquement lors des périodes à risques