Structural transformation, agriculture and livestock in Vietnam (1970-2015). A multi-scale political economy of an ongoing revolution

International audience

英语. Vietnam has exhibited rapid economic growth over thirty years of comprehensive economic reforms. However, about half of the country’s active population remains in agriculture. In order to characterize the role of agriculture and livestock in Vietnam’s structural transformation, we assess ongoing dynamics at three complementary scales: national, sectoral (agriculture and livestock) and local (district of Bavi). We show that the transition since Doi Moi (Renovation) has given rise to a political economy that provides incentives to industries and services. However, labor abundance (due to population density) and limited land availability (85% of agricultural land is composed of less than 1 ha farms) have slowed the canonical structural transformation, and widened income inequality between agriculture and non-agricultural workers. In this ‘Lewis trap’ context, intensive livestock (as it is the case for aquaculture and horticulture) has played a significant role in increasing labor and land productivity, offering some perspectives to secure smallholder agricultural systems. But the emergence of those very intensive systems producing a lot of effluents has in the same time jeopardized sustainable development of rural and peri-urban areas. More recently, the political shift towards industrial corporate agriculture and large-scale farming has increased this pressure on the environment, and endangered inclusive agricultural development. Today, smallholder farming and rural communities encounter many challenges to exploit resources efficiently and gain access to input markets to achieve higher productivity and value added. To avoid the risk of poverty trap and to pursue a sustainable and inclusive development over the long run, deeper and wider reforms are needed based on smallholder viability, agroecological principles, and crop-livestock integration.

法语. Le Vietnam a connu une croissance économique rapide sur trente ans de réformes économiques. Pourtant, près de la moitié de sa population active demeure encore dans l’agriculture. Afin de caractériser le rôle de l'agriculture et de l'élevage dans cette transformation structurelle, nous évaluons les dynamiques en cours à trois échelles complémentaires: national, sectoriel (agriculture) et local (district de Bavi). Nous montrons que la transition depuis Doi Moi (Rénovation) a fait émerger une économie politique qui encourage les industries et les services. Cependant, l'abondance de main-d'oeuvre (due à la densité de population) et la disponibilité limitée en terres (85% des terres agricoles sont constituées d’exploitation de moins d’1 ha) ralentissent la transformation structurelle classique; et aggravent les inégalités de revenu entre travail agricole et non-agricole. Dans ce contexte que l’on peut qualifier de ‘piège de Lewis’, l’élevage intensif (comme l’aquaculture ou l’horticulture) a joué un grand rôle dans l’augmentation de la productivité de la terre et du travail, ce qui a permis de sécuriser nombre des systèmes agricoles familiaux. Mais l’émergence de ces systèmes très intensifs générant de grandes quantités d’effluents a en même temps compromis le développement durable des zones rurales et périurbaines. Plus récemment, le tournant politique vers une agriculture de firmes et des grandes exploitations commerciales a accentué cette pression sur l’environnement, tout en compromettant le développement inclusif des filières agricoles. Aujourd’hui, les petites exploitations agricoles et les communautés rurales sont confrontées à de nombreux défis pour exploiter efficacement les ressources et accéder aux marchés de facteurs pour augmenter leur productivité et valeur ajoutée. Pour éviter le risque de piège à pauvreté et poursuivre un développement durable et inclusif à long terme, de profondes réformes sont nécessaires, orientées sur la viabilité des petites exploitations, sur les perspectives offertes par l’agroécologie et sur une meilleur intégration de l’agriculture et de l’élevage.