The revegetation of environments transformed by development projects Organisation of stakeholders, evolution of practices and ecology of plant communities | La végétalisation des milieux transformés par les projets d'aménagement Organisation des acteurs, évolution des pratiques et écologie des communautés végétales

英语. The role of vegetation in large-scale development projects has evolved over time. Beyond its landscape and technical functions, revegetation is increasingly valued for mitigating biodiversity impacts. This led to the creation of a wild and local seed production sector, spearheaded, in France, by the Végétal local brand.The central issue of this thesis addresses the revegetation of areas transformed by development projects, specifically highway embankments. It examines historical and current practices, barriers and potential improvements that would allow them to better integrate into actions to promote biodiversity. The first part of this thesis is based on the analysis of qualitative data from semi-structured interviews with key stakeholders (prescribers, developers, seed producers, and Végétal local representatives). A historical approach reveals that expectations surrounding revegetation in major development projects have evolved over time. While the goals of landscape integration and soil protection through erosion control has persisted, new demands relative to biodiversity have been added the revegetation imperatives. However, the evolution of practices to address these demands is slow, partly due to a lack of ecological expertise among motorway project practitioners, but also due to budgetary and logistical constraints. The Végétal local brand supports the development of a production chain for wild and local seeds that favours biodiversity, offering tools to better integrate these considerations into development projects. However, the absence of certain seed quality criteria, their higher cost, and the relative difficulty of sourcing them remain barriers to the wider use of wild and local seeds by stakeholders, who are constrained by the technical and budgetary aspects of development projects. In the second part, through a number of experiments, both ex situ in greenhouse conditions, and in situ on road embankments, we evaluate the ability of different revegetation mixtures, varying in richness and origin (cultivar vs. wild and local), to meet technical needs while contributing to floral diversity. Our findings show that wild and local seed mixtures produce more roots than cultivars, potentially offering beneficial effects for soil protection against erosion. We also confirm the effectiveness of seeding immediately after earthwork operations to limit the germination of invasive exotic species seeds on bare soil. On embankments, rich and local revegetation mixtures - although containing a lower proportion of grasses and sown at half the rate - provide vegetation cover and density comparable to standard mixtures selected for this function. Although much of the observed floristic diversity comes from spontaneous vegetation, sowing species-rich mixtures significantly increases local diversity.Based on our findings, we encourage project developers and practitioners to adopt the use of wild and local seeds more widely. This constitutes the application of a certain form of precautionary principle, maximizing the conservation of functional aspects of introduced flora and minimizing the risk of maladaptation of the seeded communities, or the introduction of potentially harmful non-local genotypes or alien species. Achieving this will require continued growth in the wild and local seed production sector and a shift in developer practices to respect the necessary value chain for proper seed use.

法语. La problématique centrale de cette thèse concerne la végétalisation des espaces remaniés par les aménagements, et en particulier les talus d'autoroute. Nous étudions les pratiques passées et actuelles, les freins à leur intégration à des actions en faveur de la biodiversité, et les pistes d'amélioration. La première partie de la thèse est basée sur l'analyse de données qualitatives issues d'entretiens semi-directifs auprès de prescripteurs, des aménageurs, des producteurs de semences et des représentants de la marque Végétal local. Par une approche historique, nous montrons que les attentes autour de la végétalisation au sein des grands projets d'aménagement ont évolué au cours du temps. La nécessité d'intégration paysagère des ouvrages et de protection des sols par la réduction des processus d'érosion ont persisté jusqu'à aujourd'hui, mais que de nouvelles demandes relatives à la biodiversité sont venues s'ajouter aux attentes de végétalisation. Toutefois, l'évolution des pratiques de végétalisation est lente, d'une part du fait d'un manque de compétences en écologie chez les prescripteurs et les aménageurs autoroutiers, mais aussi en raison des contraintes budgétaires et logistiques inhérentes aux projets. La marque Végétal local contribue à la constitution d'une filière de production de semences sauvages et locales a priori favorables à la biodiversité, et propose des outils pour une meilleure intégration des enjeux de biodiversité aux projets d'aménagement. Néanmoins, l'absence de certains critères de qualité des semences, leur coût plus élevé, et la relative difficulté d'approvisionnement, représentent un frein à l'utilisation plus répandue des semences sauvages et locales par les acteurs de l'aménagement, contraints par les aspects techniques et budgétaires des chantiers.A travers plusieurs dispositifs expérimentaux ex situ en serre et in situ sur talus autoroutiers, nous évaluons dans une seconde partie la capacité de différents mélanges de végétalisation, variant par leur niveau de richesse et par leur origine (cultivar vs. sauvage et local), à répondre aux impératifs techniques tout en contribuant à la diversité floristique des milieux, et en évitant l'établissement d'espèces exotiques envahissantes. Nous montrons que les mélanges de semences d'écotypes sauvages et locaux produisent plus de racines que les cultivars, avec de potentiels effets bénéfiques pour la protection des sols contre l'érosion. Nous confirmons également l'efficacité de semer dès la fin des opérations de terrassement pour limiter la germination des espèces exotiques envahissantes sur sol nu. Sur les talus, les mélanges de végétalisation riches et locaux, bien que contenant une proportion moindre de graminées et semés à des doses deux fois plus faibles, assurent un recouvrement et une densité de végétation équivalente aux mélanges standards spécifiquement sélectionnés pour cette fonction. Une grande part de la diversité floristique observée in situ émane d'une végétation spontanée, mais le semis de mélanges contenant un grand nombre d'espèces contribue à augmenter significativement la richesse locale observée.Au vu de nos résultats, nous incitons les porteurs de projets et les praticiens à adopter plus largement l'utilisation de semences sauvages et locales, qui constitue l'application d'une certaine forme de principe de précaution, en maximisant les chances de conservation des aspects fonctionnels de la flore introduite et en minimisant les risques de maladaptation des communautés semées ou d'introduction de génotypes non locaux ou d'espèces exotiques potentiellement impactants. Cela ne pourra se réaliser sans une poursuite de la croissance de la filière de production de ces semences, ni sans l'évolution des pratiques des aménageurs vers le respect de la chaîne de valeur nécessaire à leur bonne utilisation.