Environmental risk assessment of transgene products using honey bee (Apçis mellifera) larvae | Utilisation des larves d'abeiles (Apis mellifera) pour évaluer les risques environnementaux des produits transgéniques

Francés. Avant d'implanter dans la nature des cultivars génétiquement modifiés (GM), il est nécessaire de faire une évaluation approfondie des risques pour l'environnement. Les abeilles domestiques (Apis mellifera L.) sont des arthropodes non cibles qui doivent être inclus dans une procédure d'évaluation des risques mais, en raison de leur comportement social complexe, il n'est pas possible de faire des tests individuels sur les abeilles dans les colonies. On a utilisé une technique d'élevage des larves en laboratoire pour tester l'impact des produits transgéniques sur les abeilles. Un inhibiteur de protéinase à sérine (inhibiteur de trypsine soja de Kunitz, SBTI), qui est une source de résistance des insectes aux plantes transgéniques, a été utilisé comme modèle pour une protéine insecticide sur des larves d'abeilles élevées individuellement en laboratoire. On a ajouté 0,1 pour cent et 1 pour cent de SBTI de la protéine soluble totale au régime des larves, ce qui correspond à des quantités réalistes si des cultures transgéniques exprimant un niveau de SBTI respectivement faible ou fort constituent la seule source de nourriture des abeilles. Un groupe témoin a été nourri avec un régime contenant 1,0 pour cent de la protéine neutre albumine de sérum bovin (BSA). La durée du développement larvaire a été calculée au stade LS (la larve arrête de s'alimenter et de déféquer et commence à se nymphoser) et à l'émergence de l'adulte. Les adultes qui venaient de naître ont été pesés pour rechercher d'éventuels différence dans la masse corporelle. L'addition de BSA au régime larvaire n'a pas influencé la durée du développement juvénile, ni la mortalité, ni la masse corporelle des adultes à la naissance. Mais l'addition de SBTI a provoqué une mortalité juvénile supplémentaire de 11,7 pour cent lorsque le régime contenait 0,1 pour cent de SBTI (non significatif). L'addition de 1,0 pour cent de SBTI a par contre provoqué un supplément significatif de mortalité juvénile. Comparé au témoin, le développement de l'oeuf au stade LS dans le traitement à 1,0 pour cent de SBTI a été plus lent de 0,6 jours et le développement total de une journée (les deux différences sont significatives. Avec le régime à 0,1 pour cent de SBTI les durées de développement n'ont pas été significativement différentes. Les larves nourries avec le régime à 0,1 pour cent de SBTI ont donné naissance à des adultes dont le poids était le même que celui des abeilles témoins. Par contre, les adultes issus des larves ayant reçu le régime à 1,0 pour cent de SBTI pesaient à l'émergence environ 21 pour cent de moins que ceux issus du traitement témoin (différence significative). Cette étude suggère que le développement des larves d'abeilles est influencé par l'inhibiteur de protéase à sérine SBTI et que les larves réagissent au SBTI en fonction de la dose. Les larves qui ingèrent 1 pour cent de SBTI mais survivent jusqu'à l'âge adulte ont une masse corporelle plus faible que les larves élevées avec de la nourriture renfermant 0,1 pour cent ou moins de SBTI. Ces abeilles adultes plus petites auront certainement des performances d'adultes moindres, quelle que soit la nourriture qu'elles ingéreront à l'âge adulte. Les stades larvaires de l'abeille sont probablement les stades les plus sensibles aux produits GM. La technique d'élevage in vitro présentée ici permet de suivre le développement larvaire individuel sans que les nourrices n'interfèrent. On suggère donc qu'un test biologique utilisant cette technique soit inclus dans les procédures d'évaluation des risques environnementaux avant d'installer des plantes transgéniques dans les champs