Evaluation in vitro du potentiel bioprotecteur des champignons mycorhiziens à arbuscules contre le flétrissement bactérien de la tomate
Crozilhac , Patrice (INRA , Petit-Bourg (France). UR 1321 Agrosystèmes tropicaux)
Французский. La bactérie tellurique Ralstonia solanacearum, responsable du flétrissement bactérien de la tomate, constitue une contrainte biotique majeure dans les systèmes de cultures maraîchères en Martinique comme dans toute la ceinture tropicale et subtropicale humide. Dans le contexte actuel de réduction de l’usage des produits phytosanitaires, le développement de stratégies alternatives de gestion des bioagresseurs est indispensable pour permettre aux agriculteurs de continuer à produire en quantité et en qualité satisfaisantes. Dans cette optique, des études sur l’introduction de plantes dites de services en association ou en rotation avec la tomate pour la bioprotéger contre le flétrissement bactérien mobilisent un effort de recherche considérable. Un des objectifs majeur est de stimuler les communautés microbiennes de la rhizosphère et en particulier les champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA) pour la bioprotection des plants de tomate contre le flétrissement bactérien. Les CMA, en symbiose mutualiste avec la majorité des plantes terrestres, favorisent la nutrition minérale et hydrique et augmentent la résistance aux stress abiotiques et biotiques des végétaux. Ils induisent un biocontrôle caractérisé par la réduction des symptômes des maladies provoquées principalement par les champignons, les nématodes et les bactéries phytopathogènes du sol. L’objectif de ce travail est de déterminer comment associer des plantes potentiellement mycorhizotrophes et biorégulatrices à la tomate pour la bioprotéger contre le flétrissement bactérien. Parmi les espèces candidates, celles du genre Allium spp et Crotalaria spp ont été étudiées comme plantes de services pour leurs potentiels biorégulateur et mycorhizotrophe. La stratégie expérimentale mise en oeuvre a consisté à évaluer dans des systèmes de culture in vitro associant une plantule de tomate et un CMA, le potentiel bioprotecteur des CMA contre R. solanacearum. Cette expérience principale repose sur deux expériences préliminaires qui ont permis d’évaluer d’une part le potentiel de C. spectabilis et A. fistulosum comme plantes-donneuses de mycorhizes pour la tomate et d’évaluer d’autre part la dynamique de colonisation des plants de tomate par un CMA. L’incidence du flétrissement au cours du temps a été mesurée selon deux échelles différentes (le pourcentage de plantes flétries (PWP) et l’échelle de He (DI)). Ces expériences ont été complétées par une expérience exploratoire, visant à étudier le comportement in vitro de C. spectabilis et A. fistulosum mycorhizés en présence de R. solanacearum. L’analyse in vitro, de la dynamique de colonisation des plants de tomates par un CMA, a permis de mettre en évidence une colonisation maximum des racines (20 ± 3%) par le CMA en 13 jours. De plus, les résultats obtenus in vitro, montre que la pré-mycorhization des plants de tomates par R. irregularis MUCL 41833 diminue l’incidence du flétrissement causé par R. solanacearum. Ces résultats s’expliquent par différents mécanismes qui peuvent être synergiques. Ainsi les hypothèses de compétition pour les sites de colonisations, d’induction de mécanismes de défense et de modifications de la composition biochimique des exsudats, ont été discutées, comme facteurs de bioprotection, induits par les CMA. Ces recherches s’insèrent comme une piste originale et porteuse quant à la manière d’aborder l’insertion des plantes de services mycorhizotrophes et à propriétés allélopathiques dans une rotation culturale. Les résultats obtenus permettent de prétendre à une maitrise plus fine du potentiel bioprotecteur des CMA contre le flétrissement bactérien de la tomate.
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Эту запись предоставил Institut national de la recherche agronomique