La maladie de Gumboro, le sida de la volaille
2004
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Le Sida de la poule : la maladie de Gumboro
Показать больше [+] Меньше [-]La maladie de Gumboro, le sida de la volailleCHAPEAULes volailles élevées de façon industrielle sont très fragiles et très sujettes aux maladies de toutes sortes mais notamment aux maladies infectieuses et aux parasitoses. Étant donné la densité des élevages, dés qu’un sujet est atteint, la maladie se propage très vite. D’où l’importance d’une hygiène extrêmement stricte. Mais une maladie qui fait de terribles ravages, ne répond pas aux mesures habituelles de lutte et aux consignes d’hygiène : Il s’agit de la maladie de Gumboro, surnommé le Sida de la poule qui peut tuer entre 60 et 80 % d’un élevage en quelques jours. Un reportage de Filifing Diakité au Mali. DURÉE DE LA BANDE 6’42 Studio Amadou Aya est conseiller en aviculture tropicale auprès de la société Siprovet, une société de distribution de produits vétérinaires à Bamako. Il explique au micro de Filifing Diakité en quoi consiste la maladie de Gumboro.Aya Cette maladie nous est venue des Etats Unis parce que quand on parle de maladie de Gumboro, il faut se rappeler que Gumboro c’est un village qui se trouve aux Etats Unis. Il a été décrit pour la première fois en 1962 dans la région de Delaware aux Etats Unis. Donc c’est une maladie qu’on peut trouver partout ou l’aviculture industrielle est développée. Nous comparons cette maladie entre guillemets au « Sida de la poule » compte tenu de la particularité de ce virus qui s’attaque au système immunitaire parce que s’il faut le rappeler, la volaille, les oiseaux en général, ont deux systèmes de défense immunitaire, deux organes qui est le thymus qui se trouve au niveau du cou et nous avons la Bourse de Fabricus au-dessus du cloaque. Donc … et ce dernier organe est très capital pour le poussin n’est ce pas dans la défense immunitaire. Donc ce virus qui s’attaque à cette Bourse de Fabricus, qui détruit cet organe …. Donc si cet organe est détruit, il n’y a pas de lymphocytes B, parce qu’il y a deux types de lymphocytes, T et B, qui sont des systèmes de défense. Donc une fois cette Bourse est détruite, il n’y a pas de lymphocytes B. Donc c’est pour dire que le poussin maintenant, il ne peut se défendre contre aucune maladie, voyez, donc c’est pour ça qu’on le compare un peu au « Sida de la poule » … Compte tenu de l’importance de la maladie, il y a beaucoup de vaccins qui se sont mis sur le terrain donc nous avons des vaccins qu’on appelle de souche chaude, des vaccins qu’on appelle de souche froide et des vaccins à souche intermédiaire. Et en plus il y a des vaccins inactivés. Donc sur le terrain, concrètement ce que les gens ont essayé de faire, les gens ont utilisé plusieurs sortes de souche mais malgré tout, la maladie est là. Et la plupart aujourd’hui des éleveurs, quand il y a la maladie, ils essayent d’abord de lutter contre les effets secondaires en faisant intervenir également d’autres types de désinfectant qu’on peut utiliser souvent en présence des animaux et également des matières organiques pour baisser la pression virale sur l’exploitation et on essaye également, comme je l’ai dit tantôt, de lutter contre les effets secondaires. Mais le moyen le plus efficace c’est …. pour arriver à lutter efficacement contre cette maladie, c’est la vaccination. Parce qu’en Europe on appelle … ils font des tests sériques pour connaître le taux d’anticorps maternel qui est dans le poussin afin de programmer un programme de prophylaxie. Mais puisque chez nous, je pense que c’est un peu difficile…ça ne se pratique pas à ma connaissance, parce qu’il faut quand même que les laboratoires soient équipés pour faire ces tests pour savoir que le poussin, dés qu’il nous arrive, va sur ce taux sérique et à partir de ce moment ça baisse. Donc il faut programmer la vaccination par rapport à ça. Donc si nous avons aujourd’hui… nos laboratoires sont équipés par rapport à ça, on peut maîtriser cette maladie comme on le fait en Europe. Puisque cela n’est pas possible présentement, la plupart des éleveurs aujourd’hui et techniciens et ceux que nous conseillons, c’est de faire la vaccination le premier jour en vaccin vivant et également en trempage du bec et une demi-dose de vaccin inactivé … c’est un programme qui marche beaucoup dans les exploitations. Malgré ça, d’autres également font jusqu’à trois rappels au lieu de deux rappels de vaccinations parce qu’il faut se le dire que cette maladie n’apparaît pas c’est à dire que très rarement après huit semaines. Donc c’est la maladie également du jeune âge. Aprés huit semaines, c’est très rare de rencontrer cette maladie.Filifing Mais il y a des programmes certainement aussi et vous devez être en train de vous organiser. On m’a parlé de certaines associations, on m’a parlé d’efforts de regroupement pour trouver une solution à tous les problèmes qui se posent à l’aviculture en milieu tropical dont les maladies. Est-ce que selon vous il y a des actions qui sont en train d’être menées pour prendre tous les problèmes en charge et particulièrement les maladies ? Aya On peut pas avoir un programme fixe à l’échelle régionale ou nationale de la maladie de Gumboro tellement cette maladie est spécifique. On l’appelle une maladie de site. Généralement après deux ou trois passages, cette maladie disparaît donc c’est une maladie de site donc la lutte doit être organisée sur le site et non à l’échelle nationale ou régionale. Studio Karamogo Soumoundu est éleveur de volailles lui-même et il a été affecté par cette maladie de Gumboro. Il nous fait part de son expérience.Soumoundu Vers les années 70 environ que j’ai connu cette maladie dans ma ferme. Donc à ce moment, même dans le milieu des techniciens on ne la connaissait pas. J’avais un vieux vétérinaire qui s’appelait Asamtogo, lui il l’appelait « tchungan ». Tchungan en bamanan ça veut dire qui vient subitement. Donc ce n’était pas bien connu. Alors ça ravageait soit 50% et plus, on donnait du lait, on faisait des antibiotiques, tout ça là mais rien à faire. C’est bien après que les fournisseurs de poussins nous rendent visite qu’on a pu savoir que c’était du Gumboro. Et c’est á partir des expériences françaises et ivoiriennes que j’ai pu moi-même faire ma prophylaxie. Chaque pays faisait …en somme la France et la Côte d’Ivoire faisaient deux vaccinations mais moi j’ai eu à faire trois vaccinations, voyez. Donc à partir de ce moment là, vraiment moi je n’ai plus eu le Gumboro. Filifing Donc selon vous c’est difficile d’éviter le Gumboro si on ne fait pas attention ? SoumounduTrés difficile ! Trés très difficile même ! Parce qu’à entendre les techniciens même, c’est terrible… d’abord il y a une bonne manière de vacciner, il y a la qualité des vaccins, il y a la conservation des vaccins, il y a l’hygiène même dans le poulailler.. Donc c’est très difficile ….Filifing Est ce que selon vous si on échappe aux maladies, on a des chances de réussir son affaire ou bien sur quoi on doit s’appesantir selon vous ? SoumounduBon, échapper aux maladies c’est déjà grave mais dans les pays tropicaux comme le Mali ça ne suffit pas. D’abord nous avons des problèmes de fournitures de poussins, le Mali ne fait pas encore ses poussins contrairement à certains pays voisins. Donc nous commandons en France, à Dakar, un peu partout et ça nous pose énormément de problèmes. Aussi nous avons des problèmes de financement, des problèmes de formation et d’organisation et puis des problèmes d’alimentation également donc on a énormément de problèmes. La profession ça évolue et il faut évoluer en même temps.
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