Essai d'amelioration de la resistance a la secheresse du tournesol (Helianthus annuus) par croisement interspecifique avec une espece sauvage (Helianthus argophyllus). Reflexions sur les methodes utilisees et les premiers resultats obtenus

Un croisement interspécifique Helianthus annuus x H. argophyllus a été effectué en 1977 dans le but d’obtenir de nouveaux cultivars de tournesol tolérants à la sécheresse. La réalisation du croisement et la conduite de la descendance jusqu’à la F'6 sont décrites. Devant la difficulté de fonder la sélection sur le critère « tolérance à la sécheresse », on a eu l’idée d’utiliser des caractères morphologiques (pilosité par exemple) qui pourraient être chromosomiquement liés aux caractères physiologiques qui nous intéressent. On a tenté de vérifier le bien-fondé de cette démarche en mesurant le fonctionnement hydrique et photosynthétique de deux lots de plantes : le premier comportant des individus ressemblant surtout au parent H. argophyllus et le second au parent H. annuus. Les descendants de type argophyllus flétrissent plus rapidement et à des potentiels hydriques foliaires plus élevés que ceux de type tournesol. Pour des conditions identiques des milieux atmosphérique et édaphique, ils ont tendance à avoir des potentiels hydriques foliaires plus faibles. Enfin, leur activité photosynthétique est légèrement plus élevée, à même état hydrique des feuilles. Par contre, aucune différence entre les deux types n’a été décelée, concernant la transpiration et la résistance stomatique. Ces différents résultats sont discutés.

An interspecific cross between Helianthus annuus and Helianthus argophyllus was made in 1977. The purpose of the cross was to obtain new sunflower cultivars with better drought resistance. The hybridization is described together with the treatment of following generations up to the F’6. Because of the difficulty of basing a selection programme on « drought tolerance » criteria, we used morphological characteristics (for instance presence of hairs) which could be genetically linked to the required physiological characters. The accuracy of this assumption was tested by measuring the photosynthesis and water relations of two groups of plants : the first with individuals most similar to H. argophyllus and the second with individuals most similar to H. annuus. The plants of argophyllus type wilted more rapidly and at higher leaf water potential than the annuus type. Under the same atmospheric and edaphic conditions, the former generally had lower leaf water potential. In addition, their photosynthetic activity was slightly higher for a given leaf water potential. In contrast, no difference was detected between the two groups for transpiration or stomatal resistance.